Courir 202 km sans arrêt : une exploration de mes limites mentales et physiques
- Talia Chevassus
- 3 juil.
- 2 min de lecture

Je suis toujours à la recherche de mes limites — physiques, bien sûr, mais surtout mentales. Ce qui me fascine profondément, c’est de constater à quel point on peut continuer d’avancer, même lorsque tout en nous crie d’arrêter.
C’est cette curiosité intérieure qui m’a poussée à me lancer le défi de courir la totalité du P’tit Train du Nord, soit 202 km en continu, sans arrêt. Ce parcours a une signification particulière pour moi : j’ai grandi dans les Laurentides, le sentier passe par la ville où j’ai fait mon secondaire, où j’ai passé mon enfance, et où vivait ma grand-mère. Aucun autre femme n’avait encore couru l’entièreté de cette distance sur ce tracé — une raison de plus pour me lancer.
Il m’a fallu 34 heures et 53 minutes pour compléter ce défi. Pendant ces longues heures, il y a eu des hauts, des bas, et surtout une incertitude constante. Quand on se lance dans un tel projet, on ne sait jamais vraiment si tous les efforts, toute l’énergie investie, vont porter fruit. On doute… jusqu’à ce qu’on approche de la fin.
Curieusement, atteindre la moitié du parcours ne m’a pas donné le boost d’énergie que j’espérais. C’était en pleine nuit, j’étais épuisée, et réaliser qu’il me restait encore 100 km à courir à ce moment-là ne m’a pas particulièrement rassurée. Mais il n’était plus question de reculer.
Heureusement, j’avais une équipe de soutien incroyable : Alister et ma mère me retrouvaient environ tous les 10 km pour me ravitailler en eau, en nourriture, et surtout, en motivation. Leur présence a tout changé.
Aujourd’hui encore, j’ai du mal à croire que je l’ai fait. J’ai établi le FKT (Fastest Known Time) en tant que première femme à courir cette distance sur le P’tit Train du Nord. Une aventure gravée en moi, qui m’a appris une chose essentielle : on est toujours capables de plus que ce que l’on croit.
Talia Chevassus
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