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Se donner le droit d'y croire

Par Sébastien Moreau



Parfois dans la vie il faut oser se lancer des défis hors norme, laisser naître en nous l’idée d’un projet qui semble inatteignable. À la fin 2019, à l’issue de ma course concluante sur le 80km du Bromont Ultra qui avait clôturé ma saison, l’idée d’allonger la distance commençait déjà à mûrir, alimentée sans contredit par l’ambition de mes fidèles comparses de course du club de trail de Bromont (CTB) qui souhaitaient eux aussi franchir le cap du 100km lors d’une même épreuve. C’est donc sans trop réfléchir à l’ampleur du projet que j’ai sorti ma carte de crédit pour procéder à mon inscription à l’édition 2020 du 125km de l’Ultratrail Harricana prévu en septembre. Cette étape complétée, le projet qui allait motiver mes mois suivants d’entraînement était maintenant concret, il ne restait plus qu’à faire preuve de discipline et de volonté.


N’étant pas habitué à un énorme volume d’entraînement, mon plan était d’augmenter progressivement mon millage hebdomadaire pour atteindre, autour du début août, quelques semaines autour de 100 kilomètres. La quasi-totalité de mon entraînement étant réalisé en trail, je vous épargnerai les milles raisons qui me font fuir la course sur route. Forcé de subir l’annulation des courses préparatoires prévues en début de saison, j’ai eu finalement un énorme plaisir à compléter un 50km amical dans les sentiers de Sutton en juin et un ‘’homemade backyard ultra’’ au lac Gale au début août avec un petit groupe de coureurs qui m’a permis de tester mes jambes pendant 10h sur une boucle à répétition avec dénivelé, totalisant 70km. Mes vacances annuelles ont également été cédulées en fonction de mon objectif phare : 3 jours d’entraînement en trail dans le parc de la Jacques-Cartier avec mon partner, confident et bon ami Sébastien Martin, entrecoupés de souper de truites, et la balance de la semaine à explorer la forêt boréale grandiose du parc des Grands-Jardins. Cette dernière semaine choc m’a permis de cumuler 128km de course de trail et 4500m de dénivelé positif, soit environ ce que j’aurais à accomplir le jour de la course, le tout avec une gestion des petites douleurs et pseudo-blessures bien assumée.

Ben oui, j’le sais… vous voulez lire le récit de course, prenez votre mal en patience et un café, ça s’en vient !


Vendredi 11 septembre 2020, après 2 semaines d’affûtage à manger les murs, 2 visites chez ma physio Catherine (qui maîtrise aussi bien l’art du taping que celui de me rassurer sur mon niveau de préparation physique) et 3 jours de carb load sans trop mettre à l’épreuve mon système digestif, c’est le départ avec mon partner d’aventures Sébastien Martin direction La Malbaie, où nous rejoignons nos deux autres colocataires du weekend, Maxime Lamarche et Martin Boucher. Moi, l’autre Seb (le vieux) et Max prenons le départ du 125km le lendemain (en fait dans la nuit à venir), tandis que Martin aura le luxe de dormir une nuit plus complète avant le départ de son 80km.


Sébastien Moreau, Maxime Lamarche et Sébastien Martin avant le 125km de l'UTHC.

Lors de la récupération des dossards et de la vérification du matériel obligatoire au mont Grand-Fond, la vue de coureurs et bénévoles plus ou moins connus dans la communauté trail fait grimper l’excitation d’un cran. Ce bref passage sur le site d’arrivée est également parsemé d’appréhension, de hâte et d’angoisse en voyant les autres coureurs arborant casquettes et tatoos de finishers d’épreuves Ironman, et pour être honnête, c’est avec un sentiment d’imposteur bien marqué que je me surprends encore moi-même à répondre aux bénévoles que je participe au 125km.


Souper rapide mais bien planifié au airbnb confortable que nous partageons pour le weekend, on dirait que la préparation du sac de course et du drop bag n’est jamais terminée. Évidemment, en vrai coureur des bois prévoyant, mon sac sera le plus lourd de la gang… encore là, le doute persiste.


19h45, dernier regard à mes prédictions de temps pour la course (mon scénario très optimiste prévoit une fin de course à 20h35 samedi soir, pour un total de 18h35 de course), puis tentative de cumuler quelques dernières heures de sommeil avant le réveil prévu à 22h00, question de déjeuner, de laisser le système s’activer et de se rendre au mont Grand-Fond pour le départ de la navette prévu à 00h15. En file pour les autobus, la météo à peine quelques degrés au-dessus de zéro nous fait apprécier le coupe-vent additionnel enfilé au dernier instant. Malgré les masques imposés par cette édition COVID de ce premier rassemblement trail d’ampleur au Québec en 2020, on reconnait plusieurs compatriotes, on se souhaite bonne course et on partage notre fébrilité. C’est un départ dans ce bon vieux tape-cul jaune qui nous rappelle nos années de jeunesse. Le trajet d’environ 1h30 jusqu’à la Zec des Martres, point de départ de la course, s’effectue sous un éclairage tamisé, dans une ambiance calme et est ponctué de variation constantes de températures, attribuables visiblement à une gestion douteuse de ce paramètre par le chauffeur.

2h00 AM samedi matin, les coureurs sautillent sur place pour se réchauffer, puis s’avancent dans les corridors de départ, où des pelotons d’une dizaine de coureurs s’élancent toutes les 30 secondes, question d’assurer une distanciation physique lors des premiers kilomètres de course. Les explications sont brèves, les sentiers devraient être bien balisés, we know the game…


Les coureurs masqués vers la ligne de départ.

Le retrait du masque dès les premières foulées apparaît comme une délivrance, nous fonçons frontale au front et avec une certaine retenue vers cette nature sauvage de l’arrière-pays de Charlevoix. Je débute ma course dans la même vague que Seb et Max, mais avec la directive claire que nous ferons chacun notre propre course au rythme qui nous convient. Les premières sensations sont bonnes, le début du parcours nous offre une mise en jambe de 4 kilomètres de chemins de terre larges avant de rejoindre les premiers singles tracks où l’ascension débute. Le quartier de lune brille au-dessus des frontales qui progressent dans la forêt boréale, on tente d’immortaliser cette image qui marque le début de ce périple.

Ça commence à grimper en direction de la boucle du mont du Lac-à-l’Empêche, les sentiers sont étroits à travers les bleuets déchus, difficile de dépasser, mais la course est jeune et le rythme lent me convient pour le moment. Les rafales nous fouettent le visage sur les quelques passages dégarnis de végétation, le coupe-vent et les gants sont plus qu’appréciés, on comprend alors rapidement les rigueurs du climat justifiant la nécessité de certains équipements obligatoires.


À l’approche du premier ravito situé au 15e kilomètre, il y a engorgement en avant, le rythme de course est constamment interrompu, je commence à regretter de ne pas m’être positionné plus en avant au départ. Le ravitaillement étant légèrement ralenti par les mesures COVID mises en place, je fais le plein, mais sans m’attabler au buffet, je commencerai par écouler les nombreuses rations que je porte sur le dos, pendant que cette nourriture n’est pas encore souillée de sueur. Je réussi à quitter le ravito avant que le bouchon ne se soit remis en marche, la section suivante est roulante et plus large, j’essaie de doser l’effort même si les jambes auraient envie de s’emballer.


Je rejoins un peu plus loin mon partner Max, qui misait davantage sur le point d’eau suivant pour se ravitailler. Détail important de la course de 125km, les kilomètres restants sont affichés dès le départ et à tous les kilomètres. Le passage de 3 chiffres à 2 chiffres (99km restants), marque donc un certain encouragement, surtout qu’il se trouve dans une zone descendante plutôt roulante, mais... il en reste toujours ben encore 99, alors pas trop lieu de ‘’s’énarver’’ !


Levée du jour sur Charlevoix.

Arrêt rapide au point d’eau Morios au 27e kilomètre, retrait du coupe-vent devenu superflu et hésitation à retirer la frontale avec le jour qui se pointe. Le ‘’Bonne Montée ! ‘’ d’un bénévole me confirme qu’une face de signe nous attend ! La montée est assez technique par endroits et les mains sont plus utiles que les bâtons. Le soleil franchit la ligne d’horizon un peu avant que je n’atteigne le sommet du mont des Morios, le paysage est à couper le souffle, je prends le temps d’immortaliser l’image, je ne suis toujours ben pas à 2 minutes près, m’étant promis d’apprécier chaque moment. Max me largue dans la montée, ses mollets de gaspésien le propulsent trop vite pour moi. Petite baisse d’énergie en fin de montée, je prends le temps d’avaler une boule d’énergie au sommet avant d’amorcer la descente qui s’annonce "bouetteuse".


Descente assez technique où je réussis plus ou moins à conserver mon rang, je complète la boucle des Morios et retombe sur un sentier large et roulant, où je parviens à rejoindre Max qui socialise avec Catherine, l’aspirante gagnante féminine.


Accueil chaleureux au 35e kilo au ravito La Marmotte, point autorisé pour les équipes de supports des coureurs. Le plan alimentaire de course se précise, j’ai besoin de sel. On me sert gentiment un bouillon et des patates bouillies, j’exprime aux bénévoles que je les veux salées à l’américaine, pas selon les recommandations d’une diététiste ! Fidèle à moi-même mon buffet s’éternise, Max repart devant pendant que j’apprécie mes derniers quartiers d’orange et que je salue Antoine, un coureur accompli avec qui j’ai eu la chance de travailler il y a une quinzaine d’années dans un camp de vacances.


Direction la Chouette, prochain ravito situé autour du 51e km. Je parcours une bonne portion de ce segment avec Max, le laissant me devancer lorsque je mange (ayant maintenant compris qu’il est plus rentable d’arrêter 1 minute pour avaler que de mâcher la même bouchée pendant 1 kilomètre), et le rattrapant lorsque l’énergie rembarque. Ma gestion d’alimentation fonctionne plutôt bien, je n’attends pas d’avoir faim pour manger. Un tétras de savane marque le premier marathon complété au 42e kilo, j’essaie alors de chasser de mon esprit qu’il en reste encore deux. Des douleurs sous les pieds commencent à se faire sentir autour du 47e, ma décision est déjà prise de changer de chaussures lorsque j’aurai accès à mon drop bag à mi-parcours. Je traîne ma peau derrière un coureur avec qui je jase et qui me tire sans le savoir, je le lâche avant une descente pour manger un peu… oui, je sais, encore ! La combinaison biscuit figues/jujubes que j’engloutis me donne l’impression d’avoir pris une ligne de coke et crinque instantanément mon niveau d’énergie. Je dévale la pente rocailleuse, dépasse quelques coureurs et rejoint Max, avec qui je prendrai l’apéro à la Chouette.



Départ du ravito sous les encouragements de Sébastien Côté, bénévole et fondateur de l’UTHC, qui nous informe que la dizaine de kilos restants jusqu’au parc des Hautes-Gorges sont roulants et majoritairement descendants. Je fais un bout avec mon chum gaspésien, j’ai de bonnes jambes dans les descentes, il me laisse aller, je rattrape quelques coureurs, dont un, Christian, que je croiserai par la suite à plusieurs reprises. Le sentier débouche sous une ligne électrique, le soleil commence à plomber, mais la vue de la route asphaltée menant au parc des Hautes-Gorges de la rivière Malbaie annonce la proximité de la mi-parcours. Je traverse le stationnement sous l’encouragement des différents membres d’équipes de support, puis je rejoins la tente du ravito, où on scanne mon dossard, m’encourage sur mon état et où on me propose même des grilled cheese au menu ! Je récupère mon drop bag, enfile un t-shirt propre, des bas secs et des chaussures qui arborent encore leur couleur d’origine (tout ce que j’enlève étant simplement rendu brun uniforme). Cet arrêt ravito sera mon plus long de la course, j’y passerai près de 15 minutes, n’ayant pas mes comparses du CTB pour me crier ‘’Enweille mauviette, lâches le buffet, t’es pas au chinois icitte ! ‘’. La gentillesse des bénévoles, qui sont bien souvent tout aussi passionné(e)s que les coureurs et qui vont jusqu’à m’offrir de trier mes déchets pour me faire gagner quelques secondes (j’imagine qu’eux aussi commençaient à trouver que je glandais un peu trop…), me fait apprécier encore plus l’événement. Évidemment, Max me rattrape au ravito et repart avant moi, ais-je besoin de préciser.


Dans ma tête, c’est là que la course commence. La deuxième moitié de course s’amorce avec environ 6km de chemins larges dans le parc des Hautes-Gorges, le long de la rivière Malbaie. Je rejoins Christian, le coureur rencontré plus tôt, avec qui la discussion s’amorce autour de chaussures sèches. J’aurai le plaisir de partager avec lui la quasi-totalité des chemins de terre et mon envie constante de me sacrer à l’eau pour me rafraîchir un peu. Sans consultation, nos foulées sont presque synchronisées, notre rythme est à ce moment très semblable et les discussions font passer le temps et les kilomètres jusqu’au point d’eau Geai Bleu, où je m’assure que mes bouteilles sont bien pleines, car le chemin menant au Coyote (prochain ravito) est réputé long et ardu.


J’avoue avoir un blanc de ce qui s’est passé entre le Geai Bleu et le Coyote (82e km). Ce dont je me souviens, c’est seulement de ne pas avoir ressenti le découragement anticipé. Je m’étais fait à l’idée que j’aurais envie d’abandonner au Coyote, ravito qui selon l’organisation, compte généralement le plus haut taux d’abandon. Curieusement, cette idée ne m’a même pas effleuré l’esprit rendu là. Ce ravito étant tenu par des membres influents du Bromont Ultra, la vue de visages connus m’a immédiatement mis dans un état d’esprit positif. Gilles Poulin m’a accueilli, puis Bruno Ducharme et Jean-Philippe Roy se sont ensuite informés de mon état, affirmant que j’avais l’air plutôt en forme et me faisant prendre conscience à quel point ma course se déroulait bien jusqu’à présent ! Venant d’alpinistes chevronnés, ce commentaire m’a donné des ailes pour la suite. On se fait dire que le dernier marathon est roulant… quoi, il reste encore 42km ???!!! Je prends le temps de m’asseoir quelques minutes pour me ravitailler, la combinaison soupe/patate/oranges/coke étant de plus en plus au point. Je vois Max arriver au ravito dans mon élan de départ, je m’informe vite de son état, il a manqué d’eau dans les derniers kilos et croise les doigts pour que l’eau du dernier ruisseau rencontré ne lui génère pas trop de troubles intestinaux. Je le reverrai ensuite seulement au fil d’arrivée.


Ravito pour le corps et le moral!

En route vers l’Épervier, encore là le souvenir est un peu vague, une épinette ça vient que ça ressemble à une autre épinette…, mais j’ai eu des prises de consciences claires autour de 95 kilos où je constate que j’ai encore du plaisir à courir, à mon étonnement. Je n’ai à aucun moment dans cette course frappé de mur de découragement comme je l’anticipais, je n’ai jamais questionné la rationalité de ce que j’étais en train d’accomplir, je n’ai jamais douté à savoir si je parviendrais au fil d’arrivée. Mon objectif était clair et je prenais de plus en plus conscience que ma préparation était adéquate et surtout, que ma gestion d’un effort de longue durée s’était considérablement améliorée depuis mon premier ultra en 2018. Le corps humain est une machine formidable que l’on apprend à connaître et qui, lorsque dirigée par un mental inébranlable, peut nous faire accomplir des choses inespérées. À un moment, je commence même à espérer terminer cette course sans devoir rallumer ma frontale, mais là, je rêvais un peu en couleur.


Mon souvenir du ravito de l’Épervier (102e km) est presque inexistant. Le dernier countdown est amorcé, je regagne progressivement du terrain sur mes prévisions de temps de passage aux ravitos qui s’étaient avérés passablement plus lents que anticipés dans la première moitié de course. J’essaye de ne pas trop m’emballer, de rester focus malgré la fatigue physique de plus en plus présente. J’avais à ce moment hâte de franchir le point de passage du ravito Split qui approchait autour du 108e km, sachant que le suivi en direct sur Sporstats affichait un temps de référence à cet endroit et que les membres de ma famille et amis, qui suivaient ma progression à distance, seraient certainement rassurés et excités de recevoir la confirmation de ce passage, le point de passage précédant étant au 62e kilomètre, donc plusieurs heures auparavant.


Début de douleurs aux deux genoux dans les descentes au 105e km, les tapings de tendons d’Achille et de bandelettes m’ayant offert un excellent support jusque-là. Mes bâtons de course, que je traînais attachés sur mon sac depuis le début, me permettent alors de rapidement solutionner cette nouvelle douleur, me procurant des appuis additionnels en descente et m’offrant une propulsion non négligeable pour relancer chaque faux plats et chaque petite montée. C’est donc à partir du ravito Split (108e km) qu’ils me sont utiles et ce, jusqu’à la ligne d’arrivée.


Avec un peu moins d’une quinzaine de kilos restants, les jambes suivent encore bien, mais j’ai besoin de m’accrocher à d’autres coureurs pour maintenir le rythme. Depuis un certain temps, nous dépassons des coureurs du 80km partis à 8h00 samedi matin, puisque leurs 65 derniers kilomètres sont les mêmes que les 65 derniers du 125km. Je croise alors Marie-Christine, une coureuse du 80km qui a encore une excellente foulée malgré la fin de course imminente, je jase un peu avec elle alors que nous franchirons bientôt le cap de deux chiffres à un seul dans le nombre de kilomètres restants au parcours ! Je lui dis de me tirer jusqu’à ce chiffre magique de 9km, moment où je ralentirai un peu pour manger. Ce plan improvisé est exécuté et la frontale est réallumée, car on ne distingue plus les subtilités des sentiers vu la noirceur. Des engagements familiaux lui font espérer de terminer sa course autour de 20h30, je me dis alors que si j’arrive à la suivre je pourrais finir plus tôt que prévu… Je la perds de vue un peu avant le dernier ravito de la montagne noire, mais la croise en mangeant ma dernière ration d’orange/coke de la journée. Nous sommes tous les deux assis au ravito, elle me rappelle que nous ne sommes pas à deux minutes près… et elle a bien raison.


Elle repart avant moi, je la rejoins à environ 7km de la fin et nous partageons cette fin de course. Courir un ultra c’est aussi ça : faire des rencontres improvisées, s’aider et se soutenir mutuellement, jaser avec passion de ce sport qui nous fait vibrer et réaliser que cette communauté de trail est tissée serrée. Le dépassement visé, à mon avis, est toujours celui de nous-même, et non celui des autres. Les derniers kilos défilent, on s


e questionne sur un dernier embranchement un peu ambigu, puis ça y est, on y croit, on chercher l’émotion du moment présent… on entend l’annonceur, on devine l’arche d’arrivée, on entend crier notre nom en réalisant que des amis ont suivi notre parcours comme prévu et sont présents à l’arrivée. Je franchis l’arche en levant le poing au ciel avec un cri de satisfaction, ne mesurant pas à ce moment la portée de cet accomplissement. Le chrono s’arrête… 18h34 de course, ma prédiction optimiste se confirme à une minute près, j’ai peine à y croire.


Je franchis l’arche en levant le poing au ciel avec un cri de satisfaction (...)

Top 20, je termine 17e/165 coureurs ayant pris le départ, 50% d’entre eux ayant abandonné durant le parcours, seuls 80 coureurs ont terminé l’épreuve dans le temps limite alloué de 25 heures. On me remet le cadeau promis à ceux complétant l’épreuve, un couteau Opinel avec la mention UTHC Finisher 125k inscrite sur la lame, je n’oublierai pas cet exploit.



Martin qui a fait une superbe performance avec une 8e position sur le 80km m’accueille propre et habillé bien chaudement, accompagné d’Alex-Sandra qui a brillamment complété sa plus longue distance à vie sur le 65 km un peu plus tôt. On me félicite, je flotte, je n’arrive pas à croire que ma course est terminée. Mon chum Max, que je n’ai pas revu depuis le Coyote, franchi l’arche d’arrivée à peine 10 minutes après moi, ayant effectué une belle remontée en fin de course. Linge sec, repas d’après course et un semblant de douche dans le parking, les courbatures commencent à se faire sentir pendant que l’on surveille fébrilement l’arrivée de notre dernier partner du 125km, Seb, assis au coin du feu. On l’accueille chaleureusement, il termine sous les 23h de course, ayant lui aussi atteint son objectif. On repart du mont Grand-Fond vers la Malbaie, brûlés, à moitié frigorifiés, la tête remplie de souvenirs inoubliables à peine assimilés.


Je crois que les jours à venir me permettront de revivre en pensée ces émotions et de les savourer pleinement, l’objectif est atteint, il faut parfois seulement se donner le droit d’y croire…


Félicitation aux autres coureurs du CTB présents, Maude Langlois et Stéphane Beaudin sur le 80 et Stéphane Charest sur le 65. Merci à mes partners de course qui ont rendu ce weekend mémorable, aux bénévoles et organisateurs de l’UTHC qui ont fait un travail grandiose pour maintenir cet événement extraordinaire dans un contexte de pandémie, à mon entourage qui m’a encouragé à me dépasser, à repousser mes limites et qui m’a accompagné en pensée tout le long du trajet, me donnant la force de surmonter l’adversité. Maintenant l’éternelle question qui fait surface pour nous aider à combler ce vide post ultra… What’s next ?

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